Les substances per- et polyfluoroalkylée ou PFAS, représentent une classe de millions de produits chimiques qui préoccupent les médecins et les chercheurs. Il s’agit d’éléments chimiques supérieurs pouvant résister aux effets du temps. Ils peuvent rester dans l’environnement pendant une centaine d’années avant de se décomposer de manière normale. Ces polluants éternels ont des effets dangereux pour notre santé et il n’y a pas encore de médicament officiel pour leur traitement.
Une exposition à long terme aux PFAS peut entraîner des problèmes de foie, des reins et de cholestérol. Ils peuvent également entraîner une baisse de la réponse immunitaire et augmenter le taux de risque de certains cancers. Les personnes exposées peuvent alors avoir des problèmes pour procréer normalement. Évidemment, des chercheurs se sont posé la question : peut-on réduire la quantité de PFAS dans le sang ?
Une lutte contre la contamination aux PFAS
Lors d’une récente étude scientifique, dans le cadre d’un essai clinique, il a été observé comment notre organisme peut éliminer les PFAS à l’aide de médicaments spécifiques. Cette étude est liée à un effort plus large visant à réduire les niveaux de PFAS dans le sang et à éviter que les mères les transmettent à leurs enfants. Si l’on souhaite prévenir la toxicité des PFAS, la régulation de leur production et l’adressage de la contamination dans l’environnement devraient être une priorité.
Ce n’est pas encore vraiment le cas aujourd’hui. À titre de rappel, les substances per- et polyfluoroalkyles sont une classe de millions de produits chimiques comme l’acide perfluorooctanoïque (pfoa), l’ammonium pentadecafluorooctanoate (APFO), l’acide perfluorononanoïque… Ils sont utilisés le plus souvent pour créer des produits secondaires résistants à la graisse et à l’eau comme les emballages alimentaires, les ustensiles de cuisine ou encore les vêtements.
Les dangers des polluants éternels
Il s’agit de produits chimiques ayant un niveau de résistance très élevé. En effet les PFAS peuvent rester dans le corps ainsi que dans l’environnement pendant une centaine d’années avant de se décomposer. Cela se traduit par des effets dangereux pour notre santé, notamment pour le foie et les reins. Ils peuvent également affaiblir le système immunitaire, augmenter le risque de certains cancers et entraîner des problèmes de fertilité.
Si auparavant, les scientifiques n’avaient pas vraiment de piste concernant la question « comment se débarrasser des Pfas qui s’accumulent dans le corps humain », ce n’est plus le cas actuellement. Du moins, c’est ce qui semble être le cas selon un essai clinique mené au Danemark. En effet, dans un délai de trois mois, l’utilisation surveillée d’un médicament permettrait de rompre l’accumulation et d’évacuer les PFAS dans le sang ou du moins une partie. On parle donc d’une élimination rapide à hauteur de vingt fois par rapport à ce que le corps peut faire s’il n’est soutenu par aucune forme d’intervention externe.

La Cholestyramine pour réduire les PFAS dans le sang
Pour obtenir ce résultat, les études se sont basées sur l’utilisation de la cholestyramine. Ce médicament a été approuvé pour la gestion du cholestérol depuis 50 ans. Il permettrait le traitement potentiel à cette exposition de Pfas. L’essai clinique randomisé a inclus 45 personnes au Danemark qui avaient une concentration élevée de PFAS dans leur sang. Après avoir pris de la cholestyramine pendant 12 semaines, la quantité de PFAS dans leur sang a baissé en moyenne de 60%. Le professeur Morten Lindhardt indique que les personnes prenant ce médicament excrètent la même quantité de PFAS en trois mois qu’une personne sans traitement éliminerait naturellement en environ trois ans et demi.
Si d’autres études confirment ces conclusions, ce traitement pourrait contribuer à réduire les effets néfastes de ces substances chimiques chez les individus les plus intoxiqués. Cette découverte représente une très bonne nouvelle dans la mesure où, jusqu’ici, les efforts se sont principalement concentrés sur la mise en place de limitations dans l’environnement ou les sources alimentaires. Bien sûr, cela reste primordial. Mais pour les individus les plus exposés, cela correspond à un traitement potentiel désormais envisageable.
Une solution potentielle pour l’excrétion des PFAS
Les scientifiques doivent tester ces médicaments dans des essais plus importants et avoir plus de données. Maintenant, on sait que la cholestyramine aide à empêcher la graisse de l’intestin de se décomposer et de retourner dans le sang. Il semble marcher de la même façon avec les PFAS s’accrochant aux produits chimiques dans l’intestin afin d’empêcher leur retour dans le sang. Ainsi, les PFAS vont plus tard être excrétés dans les selles.
Le colesevelam, un médicament utilisé pour les traitements du cholestérol, agirait de la même manière. En plus, on peut l’ingérer sous forme de comprimés et non en poudre de cholestyramine. Il faut savoir que la prise de ce médicament peut entraîner chez certaines personnes des problèmes d’estomac parfois désagréables : constipation, diarrhée, nausées… Ils pourraient donc ne pas convenir à certaines personnes.
En route vers un futur sans PFAS ?
Si d’autres études confirment l’efficacité des médicaments anti-cholestérol pour éliminer les PFAS de l’organisme, cela pourrait stopper la transmission de ces produits chimiques aux générations futures. Les femmes enceintes ou qui souhaitent avoir des enfants pourraient se faire traiter pour éliminer les PFAS de leur organisme. Cela permettra d’éviter de transmettre ces substances chimiques à leurs bébés. Cependant, la suppression des PFAS de l’environnement est primordiale et ce traitement ne doit pas être vu comme une excuse pour continuer à polluer l’environnement.
Enfin, il faut savoir que les régimes riches en fibres peuvent aider à minimiser les effets des PFAS sur la santé. Ce type d’alimentation protège l’intestin et son microbiome. Les efforts de recherche devraient se concentrer sur le développement de thérapies capables d’éliminer les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) de l’organisme. L’objectif est de minimiser les risques sanitaires qui leur sont associés. De plus, il est crucial que ces connaissances scientifiques soient transposées en actions politiques visant à interdire l’utilisation des PFAS.