Vous sentez-vous perdu face à la jungle des PFAS réglementés et non réglementés, ces « polluants éternels » qui envahissent notre environnement et notre quotidien ? Décrypter leur réglementation, comprendre leurs risques sanitaires et identifier où ils se cachent dans les produits de consommation ou l’eau potable relève d’un défi crucial pour votre santé et celle de vos proches. Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour distinguer les substances sous contrôle des fantômes chimiques encore libres en vous donnant des clés concrètes pour réduire votre exposition aux PFAS non réglementés.

Les PFAS réglementés figurent dans les annexes de REACH (UE) et la Convention de Stockholm. Les non réglementés nécessitent une vigilance accrue. En effet, leur détection repose sur des termes techniques comme « perfluoralkyl » ou « fluorinated » sur les ingrédients.

PFOS (acide perfluorooctanesulfonique)
Restreint depuis 2009 par la Convention de Stockholm et le règlement POP (polluants organiques persistants) de l’UE, son usage est interdit sauf pour quelques usages spécifiques très encadrés (photo-imagerie, mousses anti-incendie, etc.).

PFOA (acide perfluorooctanoïque)
Interdit à la production, importation, exportation et usage dans l’UE depuis 2020, conformément à la Convention de Stockholm et au règlement POP.

PFHxS (acide perfluorohexanesulfonique)
Inclut dans la Convention de Stockholm depuis juin 2022 et dans le règlement POP européen depuis août 2023, avec des restrictions similaires à celles du PFOS et du PFOA.

PFHxA (acide undécafluorohexanoïque)
Restriction prévue dans l’UE à partir d’avril 2026 via REACH qui vise la fabrication, la mise sur le marché et l’utilisation.

Longues chaînes d’acides perfluorocarboxyliques (PFCA C9-C21)
En cours d’évaluation pour inclusion dans la Convention de Stockholm et pour une restriction européenne, visant leur élimination progressive.

20 PFAS listés dans la directive européenne sur l’eau potable (directive EDCH 2020)
Cette liste comprend notamment PFBA, PFPeA, PFHxA, PFOA, PFNA, PFDA, PFOS, PFHxS, etc., avec des limites maximales dans l’eau potable

Acide trifluoroacétique (TFA)
Classé comme PFAS par l’OCDE, mais non encore réglementé dans l’UE ou par la Convention de Stockholm. Son impact fait l’objet d’études approfondies.

Autres PFAS à chaînes courtes ou composés émergents
Non encore soumis à des restrictions spécifiques, mais surveillés dans le cadre des propositions globales de restriction des PFAS déposées auprès de l’ECHA par plusieurs États membres (Allemagne, Danemark, Suède, Norvège, Pays-Bas).

Polymères fluorés
Généralement exclus du champ de REACH et non réglementés actuellement, bien qu’ils fassent l’objet d’évaluations.

PFAS utilisés dans certains secteurs spécifiques
Certains usages industriels ou articles contenant des PFAS ne sont pas encore totalement réglementés, en attente des résultats des évaluations en cours et des décisions futures.

Catégorie de PFASUtilisations courantesNoms commerciaux à repérer
PFAS RÉGLEMENTÉS
Exemples : PFOS, PFOA, PFHxS
Revêtements antiadhésifs, mousses extinctrices, traitements textiles déperlants, emballages alimentairesTeflon™ (PFOA), Scotchgard™ (PFOS), Capstone™ (PFHxS alternatives), dénominations légales : « perfluorooctanesulfonate » (PFOS), « perfluorooctanoic acid » (PFOA)
PFAS NON RÉGLEMENTÉS
Exemples : GenX, PFBS, ADONA™
Substituts dans les produits antiadhésifs, textiles techniques, électroniques, produits cosmétiques (lissage capillaire), revêtements alimentaires sans PFOADénominations génériques : « fluorinated compounds », « short-chain PFAS », « C6-chemistry », mentions comme « traitement hydrofuge fluoré » sur les étiquettes textiles ou alimentaires

Qu’est-ce que les PFAS et pourquoi sont-ils préoccupants ?

Les PFAS sont des composés chimiques synthétiques avec des liaisons carbone-fluor très stables. Utilisés depuis les années 1940, ils confèrent des propriétés antiadhésives, imperméables et résistantes à la chaleur. Leur persistance dans l’environnement et leur utilisation massive dans l’industrie en font des enjeux majeurs pour la santé humaine et les écosystèmes. Selon plusieurs études scientifiques les PFAS réglementés ou non réglementés peuvent perturber le système immunitaire et augmenter le risque de maladies chroniques.

Distinction entre PFAS réglementés et non réglementés

Les PFAS réglementés comme le PFOS ou le PFOA font l’objet de restrictions en raison de preuves de leur toxicité. Les non réglementés, encore peu étudiés, échappent au cadre légal. Cette séparation découle de l’avancée des recherches sur leur persistance et leur impact sanitaire.

Les PFAS réglementés incluent le PFOS interdit en 2009 et le PFOA interdit depuis 2020 selon les recommandations de l’ANSES. Les non réglementés comme le GenX ou le PFBS restent utilisés dans les cosmétiques et les textiles techniques Les cosmétiques sont une source majeure de PFAS non réglementés, notamment dans les fonds de teint et mascaras. Leurs effets restent insuffisamment étudiés.

Cadre réglementaire international et européen

La Convention de Stockholm encadre les polluants organiques persistants, incluant certains PFAS réglementés. À l’échelle européenne, le règlement REACH impose des obligations aux fabricants. La directive sur l’eau potable fixe des seuils pour les denrées alimentaires destinées à la consommation humaine La Directive européenne 2020/2184 impose des normes strictes pour les PFAS dans l’eau potable.

Les PFAS historiquement réglementés (PFOS, PFOA)

Le PFOS et le PFOA, premiers PFAS réglementés ciblés, ont été restreints respectivement en 2009 et 2020. Ces substances, utilisées dans les mousses extinctrices et les revêtements antiadhésifs, ont été interdites après avoir été associées à des risques pour la santé et l’environnement.

Voici les principales utilisations et alternatives développées depuis :

  • Textiles résistants à l’eau : utilisés dans les vêtements et tissus avant l’interdiction du PFOS et du PFOA.
  • Emballages alimentaires : présents pour repousser les graisses et liquides dans les contenants en papier ou carton.
  • Mousses anti-incendie : déployées par les pompiers pour éteindre les feux de liquides inflammables.
  • Revêtements antiadhésifs : comme le Teflon dans les ustensiles de cuisine.
  • Cosmétiques : présents dans les fonds de teint, mascaras et soins anti-âge pour leurs propriétés résistantes à l’eau.

Les seuils réglementaires pour le PFOS et le PFOA dans l’eau potable sont fixés à 0,1 µg/L depuis 2020. Ces valeurs, basées sur les recommandations de l’EFSA et de l’ANSES, visent à limiter l’exposition via la chaîne alimentaire. Selon l’ANSES, le PFOS reste fréquemment détecté malgré l’interdiction source.

Les PFAS récemment ajoutés au cadre réglementaire

Le PFHxS, récemment intégré au règlement (UE) 2023/1608, s’ajoute aux substances soumises à des restrictions. Cette décision découle des preuves de sa persistance environnementale et de son impact sur la santé, confirmées par des études de l’EFSA.

L’Union européenne opte pour une approche par groupes de PFAS pour accélérer la réglementation. Cette méthode permet de cibler des familles chimiques similaires, évitant les substitutions risquées. Elle pose cependant des défis techniques et économiques, notamment pour les tests d’innocuité des alternatives.

Pourquoi certains PFAS échappent à la réglementation

Les obstacles à une réglementation complète des PFAS tiennent à l’absence de données scientifiques fiables pour certains composés. L’évaluation de leur toxicité nécessite des études longues, coûteuses et complexes à mettre en œuvre.

Le phénomène de substitution regrettable complique la réglementation. Les industriels remplacent les PFAS réglementés par d’autres non réglementés, souvent issus de la même famille chimique. Ces substituts, bien que moins étudiés, présentent parfois des profils de danger similaires à leurs prédécesseurs. Cette course au remplacement créée un cycle difficile à briser.

Présence des PFAS non réglementés dans les produits de consommation

Les PFAS non réglementés s’invitent dans le quotidien : cosmétiques résistants à l’eau, vêtements imperméables, emballages alimentaires anti-graisses et ustensiles de cuisine antiadhésifs. Ces produits profitent de leur efficacité sans subir de contrôles stricts.

Catégorie de PFASUtilisations courantesNoms commerciaux à repérer
PFAS RÉGLEMENTÉS
Exemples : PFOS, PFOA, PFHxS
Revêtements antiadhésifs, mousses extinctrices, traitements textiles déperlants, emballages alimentairesTeflon™ (PFOA), Scotchgard™ (PFOS), Capstone™ (PFHxS alternatives), dénominations légales : « perfluorooctanesulfonate » (PFOS), « perfluorooctanoic acid » (PFOA)
PFAS NON RÉGLEMENTÉS
Exemples : GenX, PFBS, ADONA™
Substituts dans les produits antiadhésifs, textiles techniques, électronique, produits cosmétiques (lissage capillaire), revêtements alimentaires sans PFOADénominations génériques : « fluorinated compounds », « short-chain PFAS », « C6-chemistry », mentions comme « traitement hydrofuge fluoré » sur les étiquettes textiles ou alimentaires
Les PFAS réglementés figurent dans les annexes de REACH (UE) et la Convention de Stockholm. Les non réglementés nécessitent une vigilance accrue car leur détection repose sur des termes techniques comme « perfluoralkyl » ou « fluorinated » sur les ingrédients.

Pour limiter l’exposition aux PFAS non réglementés, privilégiez des produits sans PFAS et les cosmétiques bio labellisés. Découvrez également Skuma Water pour une eau saine. Optez pour des emballages en verre ou en métal plutôt qu’en carton traité. Vérifiez les étiquettes des produits textiles pour repérer les mentions d’hydrofuge fluoré.

Contamination environnementale par les PFAS non réglementés

Les PFAS non réglementés contaminent les nappes phréatiques, les sols agricoles et l’atmosphère. Les zones industrielles et les centres d’entraînement aux incendies concentrent les concentrations les plus élevées.

Des analyses d’eaux potables ont révélé des traces de PFAS non réglementés, souvent en mélange avec des composés réglementés. Ces mélanges rendent l’évaluation des risques sanitaires complexes. Les aliments d’origine animale semblent particulièrement concernés par cette contamination croissante.

Méthodes d’analyse et de détection des PFAS

Pour détecter les PFAS dans l’eau potable, les aliments ou l’environnement, on utilise des méthodes comme la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse (LC-MS/MS) ou les techniques de screening T.O.F (Total Organo Fluorine). Les filtres à eau anti-PFAS permettent de réduire efficacement ces contaminants dans l’eau domestique.

Analyses des défis techniques liés à la détection des PFAS émergents

Surveiller tous les PFAS reste difficile. Des outils comme la spectrométrie de masse à haute résolution aident à identifier les molécules émergentes, mais la diversité des composés rend l’analyse coûteuse. Les laboratoires peinent à suivre l’évolution constante des PFAS non réglementés, tandis que l’eau potable doit respecter une limite de 0,10 µg/l pour le paramètre « somme des 20 PFAS ». Les matrices complexes comme les sols agricoles rendent les contrôles encore plus délicats à interpréter.

Les PFAS réglementés comme le PFOS et le PFOA ne représentent qu’une portion du défi. Les substances non réglementées, omniprésentes dans les produits du quotidien, persistent à menacer la santé et l’environnement. Vous pouvez agir en optant pour des alternatives claires, en limitant les emballages jetables, et en exigeant une réglementation globale. Chaque effort contribue à un futur où la qualité de l’eau et des denrées alimentaires n’est plus une utopie.

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