Si l’exposition aux Pfas est un sujet qui inquiète de plus en plus, l’idéal ne serait-il pas d’éviter totalement ces éléments ? Au moment où l’on parle et avec la technologie à laquelle on a accès, malheureusement cela n’est pas encore possible. À titre d’information, en 2024, presque tout le monde a été exposé aux PFAS au moins une fois. En effet, les Pfas ont envahi notre vie quotidienne, de la cuisine aux vêtements, en passant par la nourriture, l’eau potable et même les produits cosmétiques ainsi que certains matériaux de construction. Néanmoins, on peut diminuer notre exposition à ces composés chimiques. Pour réduire les risques, certaines précautions doivent être prises dans notre alimentation et les produits que l’on choisit d’utiliser.

Les polluants éternels dans ce que l’on mange et dans notre vie : comment les éviter

Les PFAS sont des substances préoccupantes exploitées par les industriels depuis plus de 80 ans. Leur appellation de polluants éternels vient du fait qu’ils se dégradent difficilement de manière naturelle. Il s’agit de produits chimiques créés par l’homme, et donc ils n’existent pas à l’état naturel. Comme ils sont résistants à la biodégradation, ces éléments s’accumulent dans l’environnement et dans notre corps au fur et à mesure qu’ils sont utilisés. Pour l’homme, les effets des Pfas sur la santé et le système immunitaire sont nombreux. Plusieurs sous-catégories de ces polluants ont aujourd’hui des effets inconnus autant sur notre santé que sur la planète.

Réduire son exposition au Pfas commence par de petites techniques dans la cuisine par les ustensiles que l’on utilise, mais aussi par nos choix d’aliments. En ce qui concerne la nourriture, il est possible de diminuer cette contamination aux Pfas en évitant de consommer des aliments ayant été très exposés aux Pfas, ou du moins d’en réduire la quantité. Pour cela, contrôler la provenance de ce que l’on achète et vérifier si jamais ces produits viennent de sites potentiellement contaminés. C’est le cas par exemple pour le scandale de pollution aux Pfas à Lyon et dans la zone aux alentours du Rhône. En effet, dans ces communes, les habitants ont reçu la consigne de ne pas se procurer des aliments qui ont été récoltés près des sites contaminés.

Pas uniquement dans notre nourriture, mais dans nos ustensiles de cuisines

La liste des aliments qui peuvent être infectés n’est pas exhaustive. Cela peut être du poisson, des abats, de la viande, des œufs, du lait, des fruits, des légumes. Ici, on note qu’ANSES possède des normes pour certains aliments depuis 2017. Et heureusement, les seuils sur les PFAS dans l’alimentation ont été revus à la baisse suite à l’adoption de la norme européenne (UE) 2022/2388 applicable depuis le 1er janvier 2023. Il s’agit de la réglementation de quatre PFAS au lieu de deux : PFOS, PFOA, PFOA et PFHxS5. Par ailleurs, il faut savoir que la nourriture bio n’a pas de norme spécifique pour les PFAS. Ils suivent les mêmes normes que les aliments conventionnels.

Mais au-delà de ce que l’on mange, beaucoup d’entre nous cuisinent avec des ustensiles qui augmentent l’exposition au Pfas. On a tous une poêle antiadhésive dans nos cuisines. Vous le savez maintenant, ce type d’ustensiles libère des PFAS. Pour limiter les sources de Pfas dans nos cuisines, privilégiez l’utilisation de matériel en inox ou en acier. Ces derniers ne contiennent pas de polluants éternels. Certes, cela va bousculer un peu nos habitudes, mais avec de la bonne volonté, nous ne nous en porterons que mieux.

Diminuer votre exposition aux Pfas, filtrez l’eau du robinet !

Pour un maximum de sécurité, on peut aussi filtrer l’eau du robinet. Selon la zone dans laquelle l’on se trouve, il peut être pertinent d’utiliser des filtres ou des raffineurs d’eau pour avoir une eau plus saine à portée de main. Néanmoins, l’usage de ce type de matériel n’est pas réservé aux zones où la contamination aux Pfas est confirmée. Il faut savoir que les Pfas sont des contaminants mobiles. Ils ont la capacité de circuler librement dans l’eau et les courants marins.

Les Pfas peuvent se propager sur des milliers de kilomètres en surface et des milliers de mètres en profondeur. Ils s’infiltrent soit dans les nappes phréatiques, soit dans l’eau, dans les sols et même dans l’air et se déplacent à travers les courants atmosphériques. C’est pour cela que filtrer son eau, peu importe où l’on se trouve, est toujours une bonne idée.

Les Pfas dans les produits du quotidien

Ne se limitant pas à l’eau et à notre cuisine, les polluants éternels sont aussi utilisés dans certains emballages. Ici, le mieux est d’éviter autant que possible les emballages en papier ou en carton résistants à l’eau ou aux graisses. Il en est de même pour les canettes et conserves qui possèdent un revêtement protecteur en plastique à l’intérieur. Pour avoir l’esprit tranquille, on peut opter pour les emballages labellisés qui contiennent des PFAS. D’ailleurs, en Europe, les PFAS dans les emballages alimentaires en papier et en carton seront bientôt interdits.

Attention au choix de nos vêtements, surtout ceux qui se veulent étanches ou anti-salissures. En effet, les Pfas sont présents dans les habits d’extérieur. Ici, on peut choisir les marques qui optent pour les alternatives plus durables. Enfin, bien que cela puisse surprendre, les Pfas peuvent être aussi présents dans les cosmétiques tels que certains shampoings, maquillages waterproof, vernis… Pour ne pas être exposé à ces produits chimiques avec nos produits cosmétiques, on peut choisir les marques avec un label bio ou écologique. Si vous ne trouvez pas ces labels, vous pouvez toujours opter pour les produits avec une liste de composants courte. Plus cette liste est longue, plus il faut se méfier.

Comment vous protéger des PFAS ?

Évitez les produits étiquetés « imperméables » ou « antitaches ». C’est la principale utilisation des PFAS, même si des alternatives comme le silicone ou les plastiques existent. Mais leur performance et leur coût sont inférieurs, et la plupart des réglementations n’exigent pas encore la divulgation des ingrédients. Le plus sûr est donc d’éviter ces allégations marketing.

Réduisez l’utilisation des cosmétiques waterproof. Les cosmétiques contiennent souvent des PFAS pour une meilleure tenue. En limitant l’usage et le temps de port, on réduit l’exposition.

Limitez les activités extérieures et les soins médicaux non nécessaires

Les vêtements d’extérieur et les dispositifs médicaux nécessitent inévitablement des PFAS. La seule solution est de réduire la fréquence de ces activités.

Choisissez des marques certifiées sans PFAS

Face aux préoccupations croissantes, des entreprises développent des solutions alternatives sans ajout de PFAS, certifiées par des tiers. On peut par exemple citer les emballages alimentaires Renouvo. Ils sont fabriqués à partir de fibres de canne à sucre traitées par un procédé breveté. Ce procédé va conférer naturellement des propriétés d’étanchéité, sans revêtement supplémentaire ni PFAS détecté.

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