Les Pfas regroupent toute la famille de molécules chimiques conçues par l’homme. On parle alors de produits per- et polyfluoroalkylées. Leur point commun se trouve dans le fait qu’ils se basent tous sur des composés d’atomes de carbone et de fluor. L’ensemble crée une liaison chimique très stable, ce qui les rend pratiques dans beaucoup de cas d’utilisation. Il en résulte des molécules très utilisées pour les industriels : antiadhésives et résistantes à la chaleur et à l’eau, mais dangereuses pour notre santé.
Comment les PFAS polluent-ils notre environnement ?
Dès leurs créations, les Pfas (PFOA, PFOs, PFNA…) sont rejetés dans l’environnement et surtout dans l’eau qui se trouve près des usines qui les exploitent. C’est notamment pendant l’utilisation des produits ou objets qui contiennent ces substances qu’elles contaminent l’air, le sol et l’eau. Durant le recyclage de ce type de produit, dans les déchèteries qui vont les incinérer, il se produit une émission de ces molécules chimiques dans l’environnement. C’est aussi le cas pour les pesticides et les mousses à incendie qui contiennent des PFAS. En effet, quand on répand ces pesticides, on libère des Pfas dans l’environnement. Ici, il faut comprendre qu’il existe de nombreuses voies d’émission.
Les PFAS contaminent donc tous les jours l’air, le sol, mais plus important encore les eaux en surface, les nappes phréatiques et autres sources d’eau. Selon de nombreuses études, c’est de cette manière que l’eau potable est contaminée. Ils vont aussi devenir de plus en plus présents dans des aliments comme les légumes, les œufs, la viande. Étant très résistants à la biodégradation, ils ne se décomposent qu’après des centaines d’années. Comme ils sont des polluants mobiles, ils peuvent même se retrouver dans le lait maternel de mères exposées au Pfas. Ils peuvent même affaiblir notre système immunitaire.
Les PFAS à travers les courants marins et atmosphériques
Yann Aminot, chercheur de l’Institut français de recherches pour l’exploitation de la mer d’Ifremer, avec son équipe, fait des recherches sur la contamination de certaines espèces maritimes par les Pfas. Ses opérations l’ont conduit au large des côtes françaises, mais aussi dans les océans Indien et Pacifique et même dans le golfe de Guinée. Il a constaté la présence des Pfas sur tous les échantillons qu’ils ont étudiés dans leur laboratoire. Étant des contaminants mobiles, les Pfas peuvent circuler librement dans l’eau et les courants marins. Ils se propagent facilement sur de grandes distances et même à des milliers de mètres de profondeur.
Le chercheur ajoute que leur propagation est globale, car ils sont également transportés par les courants atmosphériques. En effet, une couche de PFAS va se retrouver sur la surface océanique suite aux embruns et aux aérosols. Une fois libérés dans l’air, ils peuvent se déplacer sur de longues distances à travers l’atmosphère.

Réglementation des PFAS
Si jusqu’à récemment, la surveillance de certains résidus de Pfas dans l’eau potable distribuée en France n’était pas vraiment une priorité. Actuellement, on peut constater des améliorations. C’est le cas notamment avec l’ONG Génération Future qui publie fréquemment des rapports sur les Pfas. Suite à l’affaire des 34 communes qui ont porté plainte pour mise en danger de la vie d’autrui à cause de la pollution aux Pfas à Lyon, la régularisation et la surveillance de ces produits chimiques sont plus strictes. Le fleuve Rhône et les zones aux alentours qui bordent les sites industriels sont les plus touchés par cette contamination aux Pfas.
Néanmoins, comme on l’a vu, ces polluants peuvent être véhiculés de plusieurs manières et finissent par se retrouver dans des régions bien loin des sites les plus contaminés. Présentement, il est clair que le processus d’interdiction des Pfas ou du moins certains d’entre eux sont en cours. Les autorités européennes prennent des mesures pour réglementer leur utilisation. Cependant, le processus est complexe et prend du temps. Cela vient en grande partie du fait de l’ampleur de l’utilisation des PFAS et de leur impact. La décision et la mise en œuvre de l’interdiction dépendent des résultats de ces évaluations et consultations.
À retenir
Les PFAS sont un vrai danger en raison de leur persistance et de leur mobilité. Leur utilisation généralisée dans divers secteurs a conduit à une contamination de l’air, du sol et des sources d’eau. Néanmoins, les récentes initiatives de surveillance et de régulation veulent limiter les dégâts qui pourraient être causés par ces substances chimiques. Bien que le processus de réglementation demeure complexe, on constate une prise de conscience grandissante quant à la nécessité d’agir rapidement. Cette mobilisation croissante, à la fois au niveau local et international, est cruciale pour protéger l’environnement et la santé publique des effets néfastes des PFAS.